Victor Hugo vient de mourir. Enfin, ce court roman commence par l’agonie de l’écrivain. La foule se masse devant chez lui chaque jour pour prendre de ses nouvelles.
Puis une fois Hugo décédé, une file sans fin se forme devant le livre d’or où chacun veut témoigner de son respect pour le grand homme.
Dans le même temps la police et le pouvoir s’affairent : les funérailles d’Hugo ne doivent pas se transformer en soulèvement populaire.
En 160 pages, Judith Pérignon fait le tour des enjeux de la mort du poète, partisan de la Commune dont les soubresauts se font encore sentir. Toute la population se sent proche d’Hugo : journalistes, anarchistes, politiciens, ouvriers, prisonniers, anciens bagnard… Plus de deux millions de personnes se masseront sur le passage du cortège funéraire.
J’ai lu ce petit roman quelques jours après la mort de Johnny Halliday. Il trainait depuis quelques temps dans ma bibliothèque et c’est après avoir entendu plusieurs fois que les funérailles du chanteur auraient l’ampleur de celles d’Hugo que j’ai décidé de sortir ce livre de son étagère.
J’ai bien fait. Premièrement parce que j’ai appris énormément de choses sur Hugo et la situation en France au tournant du XIXe siècle, les tensions politiques, religieuses, sociales… et deuxièmement, les deux hommages publics n’ont aucune commune mesure ! Hugo avait une dimension politique extrêmement forte que n’a pas du tout Halliday (donc je ne sais pas quel est le crétin qui a eu l’idée de comparer les deux cérémonies…)
Un tout petit livre, bourré d’informations, à la frontière entre le roman et l’essai.
Judith Perrignon, Victor Hugo vient de mourir, Pocket, 168p.