Paul a un travail d’été

★★★★☆

De quoi ça parle ?

Paul, un adolescent québécois qui vient de quitter l’école, trouve un travail d’été dans un camp de vacances.
Premier job, première confrontation à la vie d’adulte, loin de ces derniers justement.

Pourquoi il faut que tu le lises 

Déjà parce que Mai c’est le mois de la BD donc autant en profiter pour faire des découvertes dans le domaine !
Et aussi parce qu’à en croire mes amis férus du 9e art, c’est un classique, un véritable must-read (toute la série d’ailleurs).

Et puis ça t’apprendra des expressions québécoises, c’est toujours sympa (et dans mon cas c’est carrément utile, je pourrais faire compter cette lecture comme un module d’intégration au Québec, juste après la dégustation de sirop d’érable et de bleuets).

Outre ces deux aspects un peu superficiels, j’ai beaucoup accroché au dessin. Le noir et blanc c’est vraiment mon truc !
Et l’histoire est très touchante. Paul est un ado comme tous les autres, révolté mais qui n’est jamais sorti des pattes de Papa-Maman, rêveur, amoureux, idéaliste, un peu froussard. Bref un personnage banal dans lequel on peut tous se reconnaître facilement.
A travers ce camps de vacances il va s’émanciper, grandir et on sent vraiment qu’au final il est mieux dans sa peau, il a un peu plus trouvé sa place.

Je compte lire les autres tomes (7 au total) au fur et à mesure que je les trouverais à la bibliothèque. Apparemment ils peuvent se lire indépendamment, Michel Rabagliati y raconte via le personnage de Paul différents épisodes de sa vie.

Bon mois de la BD à tous !

Le Piano oriental ★★★★☆

Je lis peu de romans graphiques et encore moins de BD, mais Le Piano oriental était tellement beau que je n’ai pas pu résister.

Zeina Abirached y explore la vie entre deux cultures, l’orient et l’occident, à travers l’histoire de son arrière grand père et la sienne.

Abdallah rêve de créer le piano oriental. Tous les jours il travaille sur son piano classique pour trouver la solution pour obtenir les quarts de tons nécessaires sans toutefois dénaturer le piano. Et quand il y parviendra, tout ce que la musique libanaise et moyen orientale compte de génie vient essayer son piano.
Les pages sont blanches.

Zeina nous raconte son déchirement entre le français et l’arabe. Langues qu’elle mélange, qu’elle oublie, qu’elle alterne. Sa vie entre le Liban et la France, quand elle « rentre » au Liban, jusqu’au jour où elle « rentre » en France.
Les pages sont noires.

Les illustrations sont magnifiques. En noir et blanc, très graphiques.
Les pages sont noires et blanches comme les touches d’un piano.

Zeina Abiracheb, Le Piano Oriental, Casterman, 208p.

Le Journal d’un dégonflé

degonfle

Quand j’ai émis l’idée de faire une petite pause au milieu du conséquent Joseph Anton de Salman Rushdie (919 pages, ça mérite bien un petit break ver la 463e page) j’ai vu une de mes amies se précipiter vers moi tenant le Journal d’un dégonflé de Jeff Kinney à bout de bras (j’exagère un peu). Je me suis dit que ça ferait une pause agréable, sans me ré-embarquer dans un roman à proprement parler, ce qui généralement chez moi se termine par l’abandon pur et simple du premier livre.

J’ai lu le Journal d’un dégonflé en une soirée. Un break d’une durée idéale dans ma lecture de Rushdie. C’est plutôt sympa, les dessins sont rigolo, on sent qu’il y a un potentiel pour devenir franchement drôle mais que ce premier tome est là pour introduire les personnages.
Greg rentre en 6e, et sa mère lui a offert un journal, mais attention il ne va pas se mettre à y écrire ses sentiments. Il va s’en servir de carnet de bord. Enfin c’est ce qu’il nous dit. Greg raconte son quotidien de collégien, plutôt petit et maigrichon, mais plein d’humour. Le texte est ponctué de dessins humoristiques qui complètent et animent le roman.

Il y a juste deux trucs qui m’ont un peu étonnée :
La première est cette phrase : « D’abord on doit tous mettre une sorte de maillot qui ressemble aux costumes de bain qui se portaient au bas mot dans les années 1800« , mon interrogation se pose sur la probabilité qu’un collégien de 6e dise exactement les mots que j’ai mis en italique…
La seconde doit être un problème de traduction : Robert (meilleur ami de Greg) fait de la muscu, et soudain les altères tombent « Ca n’a pas raté : Robert s’est complètement désuni »… un peu bizarre comme phrase, non ?

J’ai bien aimé Le Journal d’un dégonflé, j’ai hâte de lire le tome 2 dès que j’aurais fini Joseph Anton !