Le Piano oriental ★★★★☆

Je lis peu de romans graphiques et encore moins de BD, mais Le Piano oriental était tellement beau que je n’ai pas pu résister.

Zeina Abirached y explore la vie entre deux cultures, l’orient et l’occident, à travers l’histoire de son arrière grand père et la sienne.

Abdallah rêve de créer le piano oriental. Tous les jours il travaille sur son piano classique pour trouver la solution pour obtenir les quarts de tons nécessaires sans toutefois dénaturer le piano. Et quand il y parviendra, tout ce que la musique libanaise et moyen orientale compte de génie vient essayer son piano.
Les pages sont blanches.

Zeina nous raconte son déchirement entre le français et l’arabe. Langues qu’elle mélange, qu’elle oublie, qu’elle alterne. Sa vie entre le Liban et la France, quand elle « rentre » au Liban, jusqu’au jour où elle « rentre » en France.
Les pages sont noires.

Les illustrations sont magnifiques. En noir et blanc, très graphiques.
Les pages sont noires et blanches comme les touches d’un piano.

Zeina Abiracheb, Le Piano Oriental, Casterman, 208p.

Stratégies occultes pour monter un groupe de rock ★★★☆☆

Ce livre est un peu barré. Mais il se lit rapidement et provoque quelques sourires (peut-être un léger rire une fois ou deux).

L’auteur convoque les esprits du rock pour en apprendre plus (on notera que l’esprit de Paul McCartney intervient… ranimant la polémique sur sa mort!). Et de fil en aiguille les rockeurs décédés finissent par écrire un manifeste  » des défunts célèbres du rock and roll ».

Vous y trouverez détaillé toutes les étapes pour monter votre groupe, réussir et même vous séparer.
A prendre au second (voir 800e) degré.

La première partie (avant le manifeste) évoque l’histoire du rock, la naissance aux Etats-Unis via les gangs (les groupes de rock seraient une déformation des gangs de rue), le passage par l’Angleterre puis le retour aux Etats-Unis (puisque le passage par l’Angleterre a « lavé » le rock de ses origines nègres et marginales).

Puis dans leur manifeste, les esprits des rockeurs nous orientent sur le choix du nom du groupe, de la photo du groupe, des membres composant le groupe (le signe astro de chaque membre est, semble-t-il, primordial), jusqu’à nous conseiller de se renseigner sur les drogues en vogue pour composer la musique adéquat à sa consommation (pas par le groupe, mais pas le public).

Une lecture qui m’a bien amusée, et maintenant que j’ai toutes les clés en mains pour monter un groupe de rock… il ne me manque plus qu’à apprendre à jouer d’un instrument et de me faire greffer le sens du rythme !

Ian F. Svenonius, Stratégies occultes pour monter un groupe de rock, Au Diable Vauvert, 299 p.

Merci Patron, Demain et Royal Orchestra

Cette semaine je suis allée voir 3 documentaires (j’ai une carte illimité) (j’aime qu’on me raconte des histoires sur grand écran autant que sur papier) et même si d’habitude je ne parle pas de film sur le blog parce que je ne me sens pas légitime (j’ai beaucoup d’amis férus de cinéma qui parlent très bien de films, du coup je préfère les écouter) pour des documentaires c’est un peu différent.

 

mercipatron

Il y a quelques semaines déjà j’avais vu un Complément d’enquête sur Bolloré. Pourquoi ne pas enchainer et aller voir ce docu qui parle de Bernard Arnaud (à peu près) ?
En fait, le redac chef de Fakir se lance dans le sauvetage de la famille Klur dont les 2 parents ont été virés par LVMH et vont bientôt perdre leur maison. On se rend compte des méthodes mafioïsantes du service de sécurité de LVMH… (tout à fait complémentaire avec les méthodes de Bolloré pour obtenir les marchés en Afrique, notamment).
Une question cependant : quelles sont les conséquences de ce docu pour les Klur ? Certes Ruffin a tout géré pour qu’ils ne risquent pas de poursuites judiciaires de la part de LVMH, mais leur entourage ? Grâce à l’aide de Ruffin, les Klur ont vu leur dette remboursée et monsieur a trouvé un emploi… Dans un environnement en crise, ça ne doit pas plaire à tout le monde…

 

demain_docu

Je sais, tout le monde à vu ce docu il y a au moins 1 mois mais je dois avouer que le nom “Mélanie Laurent” me freinait beaucoup. En fin de compte elle n’apparaît que très peu à l’écran donc elle n’aura pas le temps de vous horripiler.
Ce documentaire redonne de l’espoir (même s’il fait un peu flipper aussi sur l’état actuel des choses…), surtout il montre des solutions facilement applicables à un niveau local (et éventuellement personnel). Ça ne serait pas excessivement compliqué de développer des fermes urbaines et périurbaines un peu partout là où il y a de la place, développer les pistes cyclables pour que l’utilisation du vélo se développe (et pas rester à se dire « les gens prennent pas le vélo ne développons pas les pistes cyclables, ils ont qu’a se battre avec les bus et les taxi dans les couloirs de bus »)… (par contre réformer le système scolaire pour qu’il se rapproche de celui des pays scandinaves c’est pas demain la veille).

Je vous le conseille parce qu’on apprend plein de choses utiles, ça remet un peu en cause certaines idées que l’on peut avoir… et le problème comme toujours c’est qu’il n’y a que les gens qui ont déjà conscience de ces problèmes qui vont voir ce genre de docu…

 

royalorchestra

Rien à voir avec les 2 autres, pas écolo, pas militant… juste 1h35 avec l’orchestre royal du concertgebauw (on dit « concertrrebaow » merci. Contrairement au monsieur terriblement pédant à côté de moi qui frimait en listant à sa compagne tous les endroits merveilleux où il avait vu des concerts classique en disant « concertguebaow » à chaque fois. C’était d’ailleurs tout a fait le genre de type à dire « concertrrebaow » pour se la péter. Il m’a déçu).
Outre le fait que je suis super contente d’avoir compris plein de phrases en néerlandais, j’ai aussi apprécié voir comment se déplace l’orchestre (super le coup des valises numérotées) et leurs instruments, comment des gens auxquels on ne penserait pas tout de suite en parlant de classique s’approprient cette musique (un chauffeur de taxi à Buenos Aires, deux petites filles d’un township en Afrique du Sud…). Par la mise en lumière de quelques musiciens on peut comprendre le fonctionnement d’un orchestre et le rapport de ses composants à la musique classique et à leur instrument.

Un jardin au clair de Lune

jardinclairlune

 

Plus d’un an après en avoir lu les épreuves (et oui j’en étais qu’a ma cinquième #lecturecharleston) Un jardin au clair de lune est enfin sorti !

Londres 1920, Helen Carter regarde le violon ornée d’une rose posé non loin d’elle, elle sait que la musique l’a abandonnée.
Berlin 2011, un homme entre dans la boutique de Lilly Kaiser et lui donne un violon ornée d’une rose en lui disant qu’il est à elle.
Padang 1902, Rose Gallway s’apprête à donner un concert dans la maison du gouverneur. Elle installe son violon orné d’une rose sous son menton.
C’est l’enquête de Lilly qui va recréer petit à petit le lien qui existe entre ces trois scènes.

Ce roman fait voyager. Dans le temps et dans le monde. On passe alternativement des Berlin et Londres contemporains à l’île de Sumatra au début du XXe siècle.
Les trois histoires parallèles posent 3 questions : Pourquoi Lilly a t’elle « hérité » de ce violon ? Pourquoi Helen Carter a soudainement abandonné la musique ? Et qu’est-il arrivé à Rose Gallway qui a subitement disparue ?
Les réponses à ces questions viennent plus ou moins vite. Mais même si on comprend assez vite certaines choses, c’est la vie de ces trois femmes qu’il est agréable de découvrir  !
Evidemment on retrouve une petite dose d’histoires d’amour ! (ce qui ne fait jamais de mal).