La Part des flammes

★★★★☆

De quoi ça parle ?

Le 4 mai 1897 un incendie s’empare du Bazar de la Charité. Le Tout-Paris aristocratique et grand bourgeois s’y trouve, surtout des femmes. C’est le destin de trois de ces femmes que nous allons suivre : Sophie d’Alençon, entièrement dévouée aux bonnes œuvres, Violaine de Raezal, jeune veuve au passé mystérieux et Constance d’Estingel, jeune femme appelée par la foi.

Pourquoi il faut que tu le lises

Gaelle de Nohant met parfaitement en scène la haute société de l’époque, avec ses trois héroïnes elle explore plusieurs aspects de la condition féminine au XIXe siècle. Sophie d’Alençon se noie dans les bonnes œuvres, elle cherche à échapper à sa condition, ou du moins à compenser quelque chose (c’est ce que je n’ai pas pu empêcher de me dire au début). Violaine perd l’appui de son mari, ses beaux-enfants deviennent une menace contre sa situation et l’on ressent toute la fragilité de la femme non mariée dans ce milieu. Et enfin les conséquences que l’incendie auront pour Constance (et que je n’ai pas envie de te dévoiler maintenant !).

J’avais entendu beaucoup de bien de la plume de Gaelle de Nohant et je dois dire que je n’ai pas été déçue. C’est fluide et bien construit.

Donc si tu cherches un roman historique sur un évènement peu connu et ses conséquences (imagine l’émoi dans la bonne société, et tous les problèmes connexes : des jeunes filles à marier défigurées, des femmes respectées pour leur beauté qui perdent tout du jour au lendemain, des familles détruites…), dont les personnages principaux sont des femmes, pas toutes des super combattantes mais qui essayent de tenir leur rang à leur façon, je te conseille La Part des flammes, c’est un des meilleurs romans historiques que j’ai lu depuis un petit moment !

Hillary Clinton

★★★☆☆

Cette biographie d’Hillary Clinton tombe plutôt bien, j’avais envie d’en savoir plus sur la femme que tout le monde espère voir élue face à Donald Trump ?

Bien sûr elle a déjà été proche du pouvoir (difficile de s’en tenir éloignée avec un mari à la Maison Blanche) mais tout dans son histoire la mène à ce pouvoir.
Jean-Luc Hees décrit ici l’ascension et le parcours (semé d’embuches) d’une femme a forte tête qui ne lâche rien face à ses détracteurs.

On en apprend plus sur sa jeunesse et sur sa place (difficile à trouver) lors des campagnes puis des mandats de son mari, qu’il soit gouverneur de l’Arkansas ou Président des Etats-Unis.
Mais également sur son parcours politique personnel, comme sénatrice de l’Etat de New York puis candidate malheureuse à la primaire démocrate de 2008 face à Obama.

La deuxième partie du livre (en gros à partir de la moitié) est consacrée aux primaires, à Trump, à la place de Clinton (c’est étonnant mais j’aurais envie d’écrire « Hillary », je suis quasiment sûre que c’est parce que c’est une femme et donc je prends sur moi et j’écris Clinton, comme pour n’importe quel homme politique.). Ces derniers chapitres éclairent sur la situation très proche (il y a un chapitre sur la fusillade d’Orlando), quasiment à la veille de l’élection (qui est dans une quinzaine de jours à peine) !

Pendant cette lecture j’ai aussi pu (re)prendre conscience de l’influence majeure de la religion sur la politique aux Etats-Unis. Chaque tendance du catholicisme impose une patte très marquée sur les candidats (Bill et Hilary n’ont pas été élevés dans la même congrégation et cela marque des différences sur leur vision de la politique et du bien publique… j’ai dû mal à intégrer cette information par rapport au paysage politique français, où la religion a forcement un impact mais pas majeur ni public)
On voit aussi le féminisme de Clinton qui se modère pour ne pas être étiquettée « hystérique de service »…

Malgré quelques moments un peu cafouilleux (parler d’un truc en disant qu’on y revient plus tard mais que quand même on en parle parce que ça s’impose pour donner le contexte d’un épisode, c’est bien mais ça complique un peu la lecture quand on n’est pas vraiment au fait des affaires politiques américaines), ce livre se lit plutôt bien et permet de mettre en éclairage les enjeux de la politique américaine (qui à mon humble avis influence la politique mondiale et ne sont pas donc pas à négliger sous prétexte que « non mais on vote pas chez alors bon… »)

Si vous voulez en connaitre d’avantage sur celle qui a une chance sur 2 de devenir la prochaine Présidente des Etats-Unis je vous recommande ce livre !

 

*Ce livre m’a été envoyé par les Editions Baker Street*

Loin de Berkley Hall

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Coralie vous la connaissez surement, c’est La Bulle de Coco !
Elle a gagné la 2e place du concours des Editions Charleston et Librinova sur le thème de Downton Abbey (parce qu’on étaient tous un peu au bord du désespoir après la fin de la série).

J’adore la couv (et plusieurs d’entre vous me l’on déjà dit à propos de la photo instagram… alors qu’elle était en noir et blanc sur ma liseuse !)

Et l’intérieur est tout aussi bien !
On retrouve tout à fait l’ambiance de Downton Abbey, avec ceux d’en haut et ceux d’en bas (ceux d’en haut sont gentils mais ils planent à 10 000 et n’ont aucune idée de ce que vivent ceux d’en bas…)

Au début j’ai été tentée de trouver des parallèles avec Downton, Lady Catherine était une Lady Marie potentielle, Lydia pouvait tout à fait être Anna… mais au bout de quelques pages Coralie impose ses personnages et son histoire, et on se détache de l’image construite pendant 6 saisons par la BBC (ce qui n’était quand même pas évident à faire).
Il est très agréable de retrouver l’ambiance maintenant familière d’une grande maison anglaise d’avant la première guerre mondiale. On pourrait être chez les voisins des Crawley.
C’est un roman assez court (127 pages) mais qui ne tombe pas dans le travers d’être horriblement dense. Coralie installe ses personnages et le décors ce qui permet de bien s’immerger à Berkley Hall.

Un court roman qui se lit avec bonheur pour l’ambiance Downton Abbey !

 

California Dreamin

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Je ne lis que rarement des BD (ou romans graphiques, si quelqu’un peut m’expliquer clairement la différence…à part que c’est un terme qui a servi à réintroduire les BD dans les libraires en leur ôtant la connotation enfantine…). Je suis restée sur l’idée que je m’étais faite enfant : je ne sais pas lire une BD. Je regarde les images, je tourne les pages… et il arrive toujours un moment où je suis perdue dans l’histoire.
De toute évidence la BD et moi avons grandit, j’apprécie les rares fois où j’en lis une… je devrais prendre l’habitude d’en lire plus souvent.

Évidement quand Marie m’a proposé de me prêter le dernier Pénélope Bagieu, je lui ai arraché des mains et je suis partie en courant avant qu’elle ne change d’avis (bon en fait je suis restée, parce qu’on fêtait mini-noel).
Je suis de la génération « Penelope Jolicoeur » (le blog. Quoique j’aimais beaucoup les As du volant quand j’étais plus petite et qu’il y avait Cartoon Network chez mes grands parents. Avant l’arrivée de Disney Channel,. Mais c’est une autre histoire)

California Dreamin est l’histoire de Mama Cass, une des Mamas & the Papas. A travers des morceaux de vie des gens qui ont croisé sa route, Pénélope Bagieu retrace le destin de Ellen Cohen. D’une jeune fille rondouillarde et grande gueule, Ellen devient une femme… rondouillarde et grande gueule, mais avec une voix incroyable et une présence sur scène indéniable.
Fille d’épiciers de Baltimore, elle va tracer son chemin dans les années 1960 en plein émergence de la Beat Generation puis du mouvement Folk (vous saviez qu’on dit le folk et non la folk ?).

A la fin de cet album vous chantonnerez California Dreamin et vous aurez envie de découvrir un peu plus la discographie de The Mamas and the Papas et de Cass Elliott

Vous pouvez également retrouver Pénélope Bagieu sur Le Monde où elle publie tous les lundi une planche de sa futur BD sur les femmes « Culottées« 

La Tente rouge

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Comme à chaque fois que je lis un livre que j’ai VRAIMENT aimé, mon premier réflexe en écrivant la chronique est d’écrire “lisez-le” un bon millier de fois et de vous laisser avec ça. (j’étais vraiment pas loin pour Le Prince des Marées)

Mais ça ne serait pas très sérieux (je n’ai pas l’air avec toutes mes parenthèses mais je suis assez sérieuse).

La Tente rouge n’est pas seulement l’histoire de Dina. C’est une histoire de mères, d’amantes, d’épouses, de filles. Dina en nous racontant son histoire et celle de ses mères avant sa naissance embrasse tous les aspects de la vie d’une femme.
Ses 4 mères et elle-même sont très différentes mais on se retrouve toutes un peu en Léa, Rachel, Bilha ou Zilpa.

Au pays de Canaan, Dina va grandir dans un monde féminin où l’influence des hommes est présente mais en réalité assez faible (les hommes s’occupent des bêtes dans la journée, les femmes restent au camp à filer la laine et à cuisiner), seul le voyage pour trouver un terrain plus grand rapproche le monde des hommes et celui des femmes (choc garanti !). Puis Dina grandit, devient l’assistante de sa tante Rachel qui est sage-femme et par ce biais découvre le monde extérieur. Et l’amour. Mais cet amour va changer son destin, l’emmener en Egypte et ouvrir une deuxième partie du livre beaucoup plus recentrée sur Dina.

Ce livre est touchant parce qu’on est forcement concernée par un aspect ou un autre de la vie de Dina (messieurs, vous avez des mères, des sœurs ou une femme, vous pouvez aussi comprendre). Même si le roman se déroule un millénaire avant notre ère, les relations humaines n’ont pas évolué (ou en surface seulement) et on y retrouve ses marques assez facilement.

C’est une période historique peu traitée dans les romans, un mode de vie qu’on a peu l’habitude de voir décrit. Je pense que je vais continuer en lisant Marek Halter, pour compléter, toujours en restant autour de l’histoire des femmes.