
Voila comment j’ai commencé à parler de ce livre à une amie : « bon, je peux te dire le truc et ce qu’il se passe parce qu’il est pas si terrible ce livre… Donc on est en Ecosse au XIXe siècle dans un tout petit village où Roderick a tué 3 personnes, super violemment. Ah ouais mais non en fait je te dis rien de plus parce que c’est un peu ouf comme livre quand même. »
Vous l’aurez compris, je suis tiraillée. Parce que d’un côté j’ai passé les 100 premières pages de ce livre à m’ennuyer, mais que, une fois fini, ce livre est fou. Graeme Macrae Burnet nous propose trois documents pour analyser l’affaire du triple meurtre du Ross-Shire. On commence par un témoignage direct de Roderick : on découvre la vie dans le petit village écossais, on apprend à connaître Roddick, qui est un petit nerveux, puis les brimades faites à sa famille par le constable (le délégué du propriétaire terrien)… jusqu’aux meurtres, là ça commence à devenir plus intéressant. Puis le récit de Roderick prend fin (il est arrêté) et on enchaine sur un extrait du rapport d’un médecin « psychatrique » qui a pu rencontrer/examiner l’accusé. En plus d’un éclairage supplémentaire sur le cas et la psychologie de Roddy, on découvre l’avancement de l’anthropologie criminelle à l’époque (il ne fait pas bon être pauvre, petit ou d’avoir des grandes oreilles à cette époque…). Et enfin Macrae Burnet nous présente les minutes du procès, encore un éclairage supplémentaire sur l’affaire par le biais des témoignages.
J’ai commencé à prendre pour argent comptant ce que Roderick nous disait, forcement, c’est la seule source d’information pendant les 180 premières pages, puis peu à peu avec les deux autres documents certains points de l’affaire s’éclairent. Et finalement je me suis mise à apprécier ma lecture.
J’ai reçu ce livre dans le cadre d’une rencontre Babelio. Et l’auteur est très sympa. Un écossais rigolard, qui ne se prend pas au sérieux. Il nous a parlé de ce roman, mais également du précédent, The Disappearance of Adèle Bedeau (qui sera publié chez Sonatines l’année prochaine, et j’ai vraiment hâte !).
Son conseil aux jeunes écrivains ? Ne suivez aucun conseil. Ecrivez pour vous, de toute façon ce que vous avez à dire ne peut être dit que par vous.
Il a également mis en valeur le travail de sa traductrice (qui faisait la traduction pendant la rencontre) en soulignant que les traducteurs sont nos yeux vers la littérature étrangère. « Je ne connais pas vraiment Sartre, Camus, Soltjenitsine, je connais ce que leurs traducteurs m’on transcrit »
Il y a encore une chose que j’hésite à vous dire à propos de ce livre… mais je le garde pour moi pour l’instant, je préfère que vous le découvriez par vous-même !
Graeme Macrae Burnet, L’Accusé du Ross-Shire, Sonatines, 331p.
Reçu dans le cadre d’une rencontre Babelio.