★★★★☆
De quoi ça parle ?
Dans une petite ville d’Italie à la Renaissance, Bianca qui rêve d’un mariage d’amour assiste de loin aux négocations de son mariage. Quelques jours plus tard elle apprend que dans sa famille on se transmet un étonnant cadeau de femme en femme : une peau d’homme. Elle va ainsi pouvoir côtoyer son fiancé.
Pourquoi tu devrais le lire ?
Tu peux commencer par être tenté par le buzz que ce livre a fait à sa sortie (il a fallu que j’attende qu’il prenne le bateau jusqu’ici puis que mon tour vienne sur la liste d’attente de la bibliothèque… fait que je suis un peu décalée).
Puis attiré par le dessin vif, efficace.
Et poursuivre ta lecture parce que… que ferais-tu, toi, si tu pouvais se glisser dans la peau du sexe opposé à ta guise ?
Et en plus le livre a eu le Prix des lycéens au Festival de BD d’Angoulême la semaine dernière !
Bianca d’abord surprise par le comportement des hommes (elle a été élevée à l’écart du sexe opposé, comme toute jeune fille convenable), se projette ensuite très facilement dans ce monde (un peu trop vite ? on parle d’une oie blanche de 18 ans… et c’est sur ce point entre autre que je me dis que c’est bien un livre écrit par des hommes.). Ces hommes rudes en apparence peuvent s’avérer plus nuancés en privé. Premier constat : on porte tous une « peau de » en société.
Une grande part est faite à la condition homosexuelle à l’époque par la relation entre Giovanni (le mari) et Lorenzo (le nom de la peau d’homme). Ensemble ils fréquentent un bar gay, ou plutôt une taverne d’invertis vu l’époque, retrouvent des personnages qui vivent cachés ou en marge et qui usent de cet espace comme d’un espace de liberté avant de revêtir leur peau plus acceptable au yeux de tous.
Puis un vent de ferveur religieuse souffle sur la ville. Le frère de Bianca devient un prédicateur en vue, très zélé il passe son temps à sermonner les femmes qui exposent trop de chair, il convainc ses concitoyens que pour garder la pureté de la cité les femmes doivent porter le voile en public et limiter leurs sorties, puis les bordels sont fermés… Mais Lorenzo tiendra tête au moine. En effet, motivée par les libertés auxquelles elle a accès dans sa peau d’homme, Bianca ne se laisse plus faire.
J’ai lu Peau d’Homme d’une traite, honnêtement je ne savais pas tellement à quoi m’attendre, à force d’en entendre parler partout je n’avais lu aucun résumé, aucun avis détaillé. Et le livre ne fait pas défaut à sa réputation. Une bonne lecture sur le rôle qu’on tient en société et l’émancipation.
Hubert et Zanzim, Peau d’Homme, Glénat, 160p.