Rendez-vous au café du bonheur

★★★★☆

De quoi ça parle ?

Evie passe de mission d’intérim en mission d’interim dans des boites ennuyeuses, son copain n’est pas vraiment un bout en train, sa famille la regarde de haut… Bref, sa vie n’est pas très folichonne.
Mais sa vie est sur le point de changer : elle hérite du café de sa tante, situé dans une petite ville des Cornouailles, avec une vue imprenable sur la plage.

Pourquoi il faut que tu le lises ?

C’est un très bon roman feel-good !
Alors forcement on peut lui reprocher quelques petites choses (des clichés qui ont un peu hérissé mon poil de féministe) mais on vient chercher là un peu de relaxation et l’héroïne finit par sortir (à peu près) de ses clichés et par se construire la vie dont elle rêve.

Probablement que cette sixième semaine de confinement a beaucoup joué sur le fait que j’ai eu beaucoup de plaisir à avoir vue sur la mer, le sable et les vagues qui s’écrasent sur les rocher pendant les trois quarts de ce roman. Le cadre du Café de la Plage est idyllique.
Ajoutez à ça les éléments essentiels d’un feel-good : une galerie de personnages attachants, un beau brun énigmatique, un ex-relou, des amies en or…

Un excellent moment de lecture, pour une dose de bonne humeur et d’évasion !

Lucy Diamond, Rendez-vous au café du bonheur, Editions Charleston, 353p.

Agatha Raisin et la quiche fatale

★★★☆☆

De quoi ça parle ?

Agatha Raisin, un cador des RP londoniennes, décide de prendre sa retraite dans les Costwolds, coin paradisiaque de l’Angleterre. Et supposé tranquille. Or au bout de quelques jours, le juge du concours de quiche local meurt empoisonné… par la quiche d’Agatha. Bien que la police croit à un accident, Agatha, influencée par la lecture des romans de son homonyme ne démord pas de l’hypothèse d’un assassinat.

Pourquoi il faut que tu le lise ?

Je ne dirais pas qu’il faut absolument le lire, mais j’ai passé un bon moment.
Si j’essayais de trouver un parallèle littéraire, je dirais qu’Agatha Raisin est à la littérature policière ce qu’un Marc Levy est à un Goncourt : un petit moment de repos, un bon livre de plage.

Le titre et la couverture me laissaient penser que ça serait beaucoup plus drôle. Il y a quelques situations qui prêtent à sourire mais ça ne va pas tellement plus loin.
L’enquête est un peu longue à démarrer mais peut-être est-ce parce que c’est le premier tome de la série et qu’il faut plus de temps pour installer Agatha dans son univers.

C’est un roman court, qui fait passer un bon moment, certains personnages sont haut en couleur et au final j’ai quand même un peu envie de retourner voir ce qu’il se passe dans ce petit village !

 

Comme tu peux le remarquer, je lance avec cet article un nouveau format… qu’en penses-tu ? 
Préférais que le système de notation soit inclus dans le titre (même s’il disparaissait partiellement de temps de temps) ?

Loin de Berkley Hall ★★★★☆

img_6147

Si tu me suis depuis quelques temps tu dois te dire « mais… elle vieilli, sa mémoire flanche, elle l’a déjà lu celui-là ! (et tu as raison, je l’ai déjà lu en numérique) (par contre ma mémoire va toujours bien, merci.)

C’est donc en format papier que j’ai eu le plaisir de relire le roman de Coralie Khong-Pascaud. Contrairement à mon affirmation plus haut, ma mémoire ne me permet pas de vous dire quels changements ont été apportés depuis la version numérique lue il y a plus d’un an et demi…

Par contre je peux vous dire qu’ayant lu son deuxième roman entre temps j’ai pu apprécier le style de Coralie. Dans J’arrête quand je veux, l’auteure a une écriture moderne, ici elle respecte parfaitement l’époque, les personnages ont un langage adapté à leur condition, éducation, époque. Et pour avoir tiqué dans certains romans historiques que j’ai lu récemment je peux vous certifier que c’est agréable !

L’histoire nous permet de plonger dans une douce nostalgie toute downton-abbeyienne : début du XXe siècle, Angleterre, Lady Catherine et sa femme de chambre Lydia ont envie de changement. Chacune va aider l’autre sur cette voix.
Le roman est assez court et on aimerait en savoir plus sur chacun des personnages… un peu comme on en avait eu l’habitude avec la série de la BBC !

Même en relecture, l’histoire a su m’entrainer jusqu’à la fin (ce qui n’était pas gagné parce qu’en général s’il n’y a pas un peu de « suspens » je suis pas tellement motivée)

Donc pour la deuxième fois, je vous recommande le roman de Coralie !

Coralie Khong-Pascaud, Loin de Berkley Hall, City Editions, 220p
Reçu en service de presse

Les Vestiges du jour ★★★★☆

 

Mr Stevens, majordome d’une grande maison, profite d’un voyage à travers la campagne anglaise pour nous confier ses pensées sur l’évolution de son métier, et des anecdotes du temps de la splendeur de sa maison.
Tout en retenu, le majordome nous livre sa vision de la dignité professionnelle et d’un monde en pleine évolution. Lui, qui a connu l’Angleterre d’avant-guerre, sera-t-il capable de s’adapter à son nouvel employeur, un américain (nationalité de la modernité) ?

J’ai profité de l’obtention du prix Nobel par Kazuo Ishiguro pour sortir enfin de ma wishlist ce livre qu’une de mes amies me pousse à lire depuis environ 10 ans…
Le style est fluide et aussi maîtrisé que les émotions de Mr Stevens. Une retenue toute anglaise, qui décrit en creux la réalité. Je n’arrive toujours pas à déterminer si Stevens est un monstre de snobisme ou un homme empêtré dans sa propre gène… surement un peu des deux.
Le roman fait état des changements de l’entre-deux-guerre, Lord Darlington représentant de cette aristocratie qui pratiquait l’ingérence diplomatique aussi bien que l’équitation. Sauf que le lord tant révéré par Stevens s’est légèrement trompé de camp.
Stevens regrette aussi la disparition du personnel de maison, et de la légèreté avec laquelle les nouveaux traitent la charge.

Les Vestiges du jour est un très beau roman, nostalgique et mélancolique, sur les occasions ratées et la place de chacun dans un monde en pleine évolution.

Kazuo Ishiguro, Les Vestiges du jour, Folio, 339p.

La Ferme du bout du monde

★★★☆☆

Cornouailles, une ferme isolée au sommet d’une falaise. Battus par les vents de la lande et les embruns, ses murs abritent depuis trois générations une famille… et ses secrets.1939. Will et Alice trouvent refuge auprès de Maggie, la fille du fermier. Ils vivent une enfance protégée des ravages de la guerre. Jusqu’à cet été 1943 qui bouleverse leur destin. Été 2014. La jeune Lucy, trompée par son mari, rejoint la ferme de sa grand-mère Maggie. Mais rien ne l’a préparée à ce qu’elle y découvrira. Deux étés, séparés par un drame inavouable. Peut-on tout réparer soixante-dix ans plus tard ?

J’ai adoré ce livre.

Il comporte tous les éléments que j’aime : une partie historique qui permet de s’immerger dans une époque (ça change des dates et des batailles qu’on apprend à l’école), un secret de famille et des femmes qui se battent de génération en génération pour maintenir à flot leur famille…
On plonge avec facilité dans l’univers décrit par la plume très agréable de Sarah Vaughan. Elle nous ouvre l’univers de Maggie chez ses parents qui ont une ferme en Cornouilles accueillent des jeunes réfugiés londoniens en pleine Seconde guerre mondiale ; et Lucy, qui de nos jours à cause de problèmes professionnels et personnels trouve refuge dans cette même ferme, avec sa mère et sa grand-mère (Maggie).
Comme assez souvent dans les romans avec ce parallèle, la partie contemporaine ne sert qu’à mettre en avant la partie historique, néanmoins elle n’est pas ennuyeuse. Et les effets de suspens sont parfaitement maîtrisés !
J’ai une préférence pour les personnages de Maggie et Will. Ils sont trop choupi (n’hésitez pas à utiliser cette expression dans vos dissertations au bac, c’est cadeau) [Edit : je veux dire par là que ce sont des êtres purs, ils s’aiment sans arrière pensés et cet amour est éternel, comme tout premier amour].

Et pourtant j’ai n’ai mis que 3 étoiles.

Et c’est peut-être parce que j’ai tant aimé l’histoire que la fin m’a parue si artificielle, facile, voir absurde… Je reste donc malheureusement sur une déception.

Donc voila, je ne sais pas très bien si je peux vous le recommander « chaleureusement »… ce livre était une coup de cœur, mais je n’arrive pas à faire abstraction de cette fin…
(ou alors arrêtez vous quelques pages avant la fin !)

La Soeur de l’ombre [Les Sept Soeurs, T3]

★★★★★

Après le Brésil et la Norvège, c’est cette fois en Angleterre que Lucinda Riley nous emmène pour nous faire découvrir les origines de la troisième soeur, Astérope.

Star qui forme un duo inséparable avec sa soeur « jumelle » CeCe n’est pas si satisfaite que ça de cette relation fusionnelle. Et les doutes se font plus grands après la mort de leur père adoptif.
C’est en suivant l’indice laissé par Pa Salt que Star rencontre Orlando, drôle de personnage, un peu hors du temps mais très attachant.
Et là instant librairie : Orlando est le propriétaire d’une librairie de livres anciens et rares. Amour.
Revenons à Star… petit à petit elle remonte le fils de son ascendance grâce à des journaux intimes que la famille d’Orlando a entre les mains puisqu’il s’agit de ceux d’une de leurs ancêtres, Flora MacNichol.

C’est en suivant Flora qu’on se retrouve dans l’Angleterre edwardienne. On croise Beatrix Potter et Vita Sackville-West ado (elle deviendra la maîtresse de Virginia Woolf).
Lucinda Riley comme pour chacun des opus de cette série met en avant un caractère féminin au caractère fort et indépendant. Flora subit son entrée dans la bonne société anglaise avant de vivre sa vie comme elle l’entend.

J’ai beaucoup aimé en apprendre plus sur Star. Au départ, à cause de sa discrétion et surtout de sa fusion avec sa soeur (enfin « fusion »… elle est totalement dans l’ombre de CeCe), j’avais un doute sur la profondeur du personnage. Mais Star est bien plus complexe qu’au premier abord… et finalement on se demande si ce n’est pas CeCe qui est la plus affectée par cette relation… a suivre dans le prochain tome !!!

Lucinda Riley écrit à nouveau un roman passionnant. Son style ne s’essouffle pas, l’intrigue est encore une fois très bien menée (à la fin je cachais la page de droite avec ma main pour éviter à mon regard d’être happé par des informations) et on a toujours envie d’en savoir plus (mais qui est Pa Salt ???)

Ce tome, comme le précédent, peut se lire indépendamment des autres… même s’il serait dommage de se priver de si bons romans !

 

Pour la sortie de ce tome j’ai eu la chance de participer à une soirée Charleston en présence de Lucinda Riley.
Evidemment comme à chaque fois on a toutes essayer de lui soutirer des informations à propos de la suite, de Pa Salt ou même de la 7e soeur… mais elle reste de marbre!
J’ai été surprise de sa façon d’écrire son roman… enfin écrire : elle raconte son histoire à un dictaphone ! La meilleure idée possible pour ne pas connaître le syndrome de la page blanche !
Et la saga est entre les mains d’Hollywood pour une adaptation ! Raison de plus pour commencer à la lire pour être à jour lors de la sortie !

Le secret des tombes

★★★☆☆

Vous commencez à connaitre mon amour pour la collection « Grands Détectives » de 10/18… cette fois je suis un peu mitigée…

C’est le premier roman de cet auteur que je lis et même si c’est le troisième tome de cette série je n’ai eu aucun problème à situer tous les personnages et à vite comprendre leurs relations, ce qui est toujours un « plus » dans une série !

J’ai beaucoup aimé tout le pan historique de ce roman. Une plongée au Moyen Age qui permet de découvrir la façon de vivre et les moeurs de cette époque. Les personnages principaux permettent de découvrir un large éventail de situations : une femme (médecin qui plus est), un Maure, une femme de la noblesse, des moines aux passés divers…
On y apprend qu’Henri de Plantagenet à mis en place la « justice » au sens moderne en Angleterre (ou alors c’est une info qui était très enfouie dans ma mémoire), on y découvre l’état de la médecine à l’époque…
Et le tout sur fond de légende arthurienne (c’est léger) puisque Adélia est supposée identifier un couple de squelettes comme étant Arthur et Guenièvre

Par contre je n’ai pas vraiment réussi à entrer dans l’enquête, ou plutôt les enquêtes… il manque un peu de suspens et de rythme pour réellement capturer l’attention.

Un roman plus historique que « policier » mais qui m’a beaucoup plu !

Loin de Berkley Hall

berkley

Coralie vous la connaissez surement, c’est La Bulle de Coco !
Elle a gagné la 2e place du concours des Editions Charleston et Librinova sur le thème de Downton Abbey (parce qu’on étaient tous un peu au bord du désespoir après la fin de la série).

J’adore la couv (et plusieurs d’entre vous me l’on déjà dit à propos de la photo instagram… alors qu’elle était en noir et blanc sur ma liseuse !)

Et l’intérieur est tout aussi bien !
On retrouve tout à fait l’ambiance de Downton Abbey, avec ceux d’en haut et ceux d’en bas (ceux d’en haut sont gentils mais ils planent à 10 000 et n’ont aucune idée de ce que vivent ceux d’en bas…)

Au début j’ai été tentée de trouver des parallèles avec Downton, Lady Catherine était une Lady Marie potentielle, Lydia pouvait tout à fait être Anna… mais au bout de quelques pages Coralie impose ses personnages et son histoire, et on se détache de l’image construite pendant 6 saisons par la BBC (ce qui n’était quand même pas évident à faire).
Il est très agréable de retrouver l’ambiance maintenant familière d’une grande maison anglaise d’avant la première guerre mondiale. On pourrait être chez les voisins des Crawley.
C’est un roman assez court (127 pages) mais qui ne tombe pas dans le travers d’être horriblement dense. Coralie installe ses personnages et le décors ce qui permet de bien s’immerger à Berkley Hall.

Un court roman qui se lit avec bonheur pour l’ambiance Downton Abbey !

 

Freddie Friday

freddiefriday
Marnie, petit génie des mathématiques du prestigieux établissement St Libby, a tout de l’élève modèle. Jusqu’au jour où, avec son amie Rachel, elle commet l’irréparable. Pour oublier, elle va noyer son angoisse dans l’alcool.

Juste avant ces événements dramatiques, elle a fait une rencontre singulière : sa seule raison de vivre, désormais, sera de revoir Freddie Friday, ce garçon qui travaille à l’usine de céréales Shredded Wheat. Ses rêves vont devenir les siens. Mais pour qu’ils se réalisent, elle aura besoin de son professeur de maths, la belle Julie Crewe, autrefois danseuse. Acceptera-t-elle de l’aider ? Aura-t-elle envie de remuer le passé, de se rappeler ce temps où elle était encore capable de danser, avec l’irrésistible et mystérieux Jo à Central Park ?

Si Marnie fait appel à elle, c’est parce que ce jeune homme étrange, fascinant, rêve sans trop y croire de devenir danseur. Ses pas de danse résonnent sur le plancher de l’usine tous les samedis après-midi, quand personne ne vient y travailler. Marnie est transportée par les moments qu’elle passe avec Freddie, loin des imbroglios familiaux de son milieu privilégié. Avec l’innocence de la jeunesse, elle veut tout chambouler. Elle, elle y croit.

Vif et émouvant, ce roman nous réconcilie avec nos amours perdus et les rêves inavoués que nous n’avons pas encore réalisés. Il nous rappelle que la vie nous réserve parfois des imprévus qu’aucune équation mathématique ne saura jamais nous expliquer.

Quand j’ai lu le résumé de Freddie Friday je me suis dit « tiens on dirait Billy Elliot, ça doit être pas mal »
Mais finalement ce n’est pas du tout Billy Elliot.
Le récit avance grâce aux narrations alternées de Marnie (jeune fille, brillante en maths, un peu paumée après son renvoi d’une école huppée) et Miss Crewe (son ex-professeure de maths, ancienne danseuse, elle même un peu perdue) (le 3e personnage, qui est central, étant Freddie Friday, est comme les autres, paumé. Tout le monde est paumé dans ce livre, on y reviendra). Cette alternance de points de vue permet de mettre en avant la psychologie des 2 personnages féminins, d’entrer dans leur tête et de construire le portrait de Freddie à travers leurs yeux (qui voient assez différemment le monde).
Résilience. C’est l’idée centrale de ce texte. Chacun, par ce bref épisode qui dure le temps de l’été 1969, va tirer un trait sur une partie de ses problèmes et avancer. Marnie qui a sombré dans l’alcool après l’accident de Rachel, s’accroche à son amour pour Freddie pour avancer ; Miss Crewe revit à travers Freddie ses jeunes années comme danseuse et Freddie, lui, prend appui sur les 2 femmes pour se lancer dans sa carrière. Ce triangle aurait pu être destructeur mais au contraire il devient émancipateur.

C’est un roman que j’ai eu beaucoup de plaisir à lire, l’écriture est fluide et le style sans prétention.

(On passera sur les problèmes évidents de mise en page, si tu as un problème avec les veuves et les orphelines (comme moi), je te préviens, tu vas souffrir)

Je ne suis pas une grande fan des romans d’initiation, Aristote et Dante m’a laissé de marbre (par contre je suis ultra fan d’Eleanor & Park), mais Freddie Friday m’a laissé une impression plus large que cette appelation parfois un peu réductrice peut laisser entrevoir.
C’est une histoire, une tranche de vie de 3 personnes à un moment où chacune va prendre des décisions pour son avenir.
(Ce livre m’a été envoyé par les Editions Baker Street. J’ai été très contente de découvrir cette petite maison qui publie des romans anglophones !)