L’Amie prodigieuse

★☆☆☆☆

Je crois que je suis passée totalement à côté de ce livre.
Comparé à l’enthousiasme général, mon avis est à contre courant (mais je ne suis pas la seule).

Alors oui la vie c’est pas tout rose, la littérature peut demander un certain investissement intellectuel pour être appréciée… mais là non, c’est sans moi.
J’ai aimé le style d’écriture et l’ambiance. Naples après-guerre. Une violence physique et sociale omniprésente, la pauvreté, la volonté de s’en sortir. Et en même temps l’étroitesse d’esprit, on ne sort pas de son quartier, on se sort d’ailleurs presque pas de son immeuble.
Mais je n’ai pas aimé les personnages. Impossible de s’immerger dans une histoire quand on ne ressent rien pour les personnages (en bien ou en mal, d’ailleurs, tout n’est pas qu’amour et licornes sur des arc-en-ciel dans ce bas monde).
Je ne comprends pas en quoi c’est une histoire « d’amitié », cette relation, pour moi, est malsaine, les deux fillettes ne se « tirent pas mutuellement vers le haut », elles sont en compétition, toutes leurs décisions sont motivées par le fait de pouvoir regarder l’autre de haut.
Et on me dit « mais si l’intrigue »… quelle intrigue ? C’est le récit d’une vie, pas un thriller, les personnages avancent lentement dans un univers clos. Certes c’est un univers violent mais sa deuxième caractéristique c’est l’inertie.

Très concrètement aux alentours de la page 100 je ne lisais plus que pour comprendre ce que les gens avaient vu dans ce livre pour que ça devienne un tel phénomène (et je ne suis pas sure d’avoir compris).
J’ai ré-accroché à l’histoire à partir de la page 417. (ce livre en fait 429).

Du coup, ce « ré-accrochage » pose une question : maintenant que les 2 fillettes sont adolescentes et qu’elles prennent un peu de relief (et pour Elena du recul sur son environnement), est-ce que je ne devrais pas lire le tome 2 ?

Les Divins Secrets des petites Ya-Ya

★★★☆☆

Cette couv me met de bonne humeur à chaque fois que je la vois !
Mais « ne jugeons pas un livre à sa couverture » et ouvrons ce livre.

Rebecca Wells nous raconte l’histoire de Vivi à travers la lecture des Divins secrets des petites Yaya (sorte de journal de bord/intime de Viviane) par sa fille Siddy.
Les petites Ya-Ya c’est un groupe de 4 amies inséparables depuis leur plus tendre enfance et qui ont sû faire face à la rudesse des principes éducatifs du Sud des Etats-Unis en se serrant les coudes en toute circonstance (et en faisant beaucoup de bêtises surtout).
Dans ce monde des Ya-ya, les maris sont quasi-inexistants et la tribu s’agrandit de yaya-jolis, leurs enfants (tous en psychothérapie à l’âge adulte), les étés sont passés au bord d’un lac et les virées se font en tribu.

Siddy découvre petit à petit des épisodes de la vie de sa mère qui, au fur et à mesure, mettent en place les éléments pour comprendre leur relation (tendue, c’est le moins qu’on puisse dire). En comprenant mieux sa mère et ce qu’elle n’avait pas vu quand elle était enfant, Siddy va réussir à mieux s’accepter et à avancer.

La couv mentionne Pat Conroy. Et là forcement ça place mes attentes très haut parce que Le Prince des marées résonne encore à mes oreilles.
Je ne vous cache pas qu’on en est loin. Mais Rebecca Wells nous replonge dans l’ambiance du sud des Etats-Unis au milieu du XXe siècle et dépeint parfaitement les mentalités de l’époque. J’ai trouvé que bizarrement les relations entre les Ya-Ya étaient traitées un peu superficiellement mais on sent bien l’attachement extrêmement fort qui règne entre elles.

Une lecture prenante, dans un univers que j’aime beaucoup, je vous le recommande !

Je peux très bien me passer de toi

JePeuxTrèsBienMePasserDeToi

Déjà la dixième lecture Charleston ? Le temps passe si vite !

Cette fois il s’agit du deuxième roman de Marie Vareille. J’avais adoré le premier, Ma vie mon ex et autres calamités… j’ai adoré celui-ci !
(vous noterez que j’ai écrit « deuxième » et non pas « second » parce que je refuse qu’on s’en arrête là)

Chloé n’a pas froid aux yeux, enchaine les conquêtes d’un soir mais revient inlassablement à son Guillaume dont elle est séparée et qui est sur le point de se marier. Constance vit dans le No Sex Land depuis trop longtemps, entre deux relectures d’Orgueils et Préjugés accompagnées de chocolat chaud elle se morfond sur Tristan Grant, le bel anglais rencontré à un mariage l’année précédente… Les deux amies, qui n’ont en commun que leur club de lecture et leurs vies sentimentales catastrophiques décident de se lancer mutuellement un défi pour changer leur vie.

On retrouve la plume de Marie, drôle et enjouée, une histoire bien construite truffée de situations cocasses (on a encore le droit d’utiliser ce mot en 2015 ?) et touchantes.
Les deux personnages principales sont attachantes, chacune a un caractère très différent, et on se demande un peu comment ses deux là sont devenues amies (quoique parfois c’est ce qui fonctionne le mieux !). J’ai beaucoup aimé Mamie Rose, qui perd un peu la tête mais a une vision très belle de la vie (et qui lit 50 Shades of Grey).

Encore un coup de coeur, que je ne peux que vous encourager à aller chercher chez votre libraire préféré dès le 8 juin !